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Audrey Dousset : l'ESSCA donne des aiiiiiiles.... !

14 juin 2019 Portrait de diplômés
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Audrey Dousset - Escoubet (1997) - Lauréate du Parcours Atypique - ESSCA Awards 2019 

 

"Je m’appelle Audrey Dousset, je suis Commandant de bord à Air France, et je suis issue de la promotion 1997.

L’ESSCA, c‘est un parcours qui m’a plutôt été imposé. En fait, j’ai toujours voulu être pilote, c’était ma passion depuis l’âge de 10 ans. Mes parents n’étaient pas favorables à ce métier-là, donc ils m’ont encouragé à faire l’ESSCA.

Et ensuite, j’ai poursuivi des études aéronautiques. Mais après de nombreuses années, je me suis rendu compte que cela m’avait beaucoup apporté.

 

La passion du vol satisfaite grâce au commerce...

Avant de rentrer à l’ESSCA, j’étais déjà pilote privée, c’est-à-dire que je pouvais emmener des personnes dans un avion léger. Ensuite, ce que m’a permis l’ESSCA, c’est d’amorcer ce début de carrière qui n’était pas parfaitement défini.

À l’ESSCA, j’avais plutôt monté un projet d’association humanitaire style « flying doctors ».

Comme en Afrique et en Australie, aller soigner des gens à travers une association humanitaire, et l’ESSCA me donnait tous les moyens pour préparer cette future carrière.

Mais à l’ESSCA, ce que j’ai surtout fait, c’est que j’ai monté mes heures de vol. Pour devenir pilote professionnel, il faut avoir un minimum d‘heures et une heure de vol c’est cher.

Et à l’ESSCA il y avait chaque année une « semaine passion », organisée par le bureau des élèves. Et grâce à cette « semaine passion » et différents stages à l’étranger, j’ai pu emmener mes camarades de classe en avion, et le personnel des entreprises dans lesquelles je travaillais en stage.

 

Le coup de billard à trois bandes.

L’ESSCA m’a permis d’amorcer cette carrière. Par le biais du diplôme, j’ai pu trouver un travail au Canada.

La dernière année de l’ESSCA, je l’ai faite aux États-Unis, d’où je suis partie directement au Canada, où j’ai trouvé un premier emploi parce que j’ai pu immigrer en tant que commerciale en literie (j’avais un stage à l’ESSCA en literie). À l’époque, on ne pouvait pas immigrer en tant que pilote, il n’y avait pas une vraie demande.

J’ai ainsi pu travailler au Canada et poursuivre en même temps mes études aéronautiques grâce à un « travail alimentaire ».

Ensuite, j’ai trouvé du travail en tant qu’instructrice de pilotage. Au fur et à mesure, j’ai augmenté le nombre de mes élèves et j’ai pu travailler à plein temps en tant qu’instructrice au Canada, et en même temps j’ai repassé mes diplômes français aéronautiques.

 

Enfin, prendre l'Air... France !

Et en 2000, j’ai passé les sélections d’Air France et j’ai été recrutée en tant que pilote.

Ce que j’ai appris à l’ESSCA, je l’utilise au quotidien. Alors, c’est un peu étonnant de dire ça en tant que pilote, mais c’est parce que le métier de pilote de ligne a évolué, d’autant plus en tant que Commandant de bord.

Avant, le métier de pilote de ligne était uniquement axé sur l’aspect technique. Ce qui est quand même primordial dans notre métier, c’est la sécurité du vol, donc avant on ne pensait qu’à ça.

Maintenant, depuis environ cinq ans, on a inclus l’aspect commercial, l’aspect gestion du vol, l’aspect management de l’équipe.

C’est un métier de passion, de rigueur, mais aussi de contrôle. Nous sommes contrôlés quatre à cinq fois par an. C’est certainement l’un des métiers les plus contrôlés au monde.

Des softs skills qui servent au quotidien.

Nous sommes notés et dans cette notation, il y a 9 compétences, dont 3 à 4 techniques. Le reste, ce sont des compétences non techniques, dont la communication : la communication avec l’équipage commercial, avec l’équipage technique et également avec le personnel sol.

Il y a aussi la gestion du vol. Donc moi, mon objectif, tous les jours, c’est aussi de faire des économies de carburant, ce qui n’existait pas avant. Faire des économies de carburant, ça passe par rouler « N-1 », c’est–à-dire rouler avec un moteur seulement au lieu de deux avant de décoller, en revenant, et également consommer moins de carburant en vol, ralentir si l’on est à l’heure…

Donc, toute cette gestion du vol nous permet d’économiser. Il faut savoir que si l’on économise 40 à 50 kilos de carburant sur un vol, il y a 1 000 vols par jour pour Air France, donc je vous laisse calculer l’économie globale.  

Après, c’est l’aspect leadership, travailler en équipage. On manage une équipe. Moi, j’ai des équipes de 6 à 7 personnes qui évoluent à chaque fois, c’est-à-dire que je ne travaille jamais avec les mêmes personnes. Et je peux aller jusqu’à 20 personnes si je retourne sur long courrier, sur des Airbus 380.

Il faut gérer l’aspect commercial, mais aussi être certain qu’ils appliquent bien les procédures de sécurité. Ça peut être gérer des passagers malades, ou récalcitrants, ou indisciplinés…

Prendre des décisions : savoir si je continue vers ma destination ou si je dois retourner sur Roissy si j’ai un problème moteur.

Tout cet aspect-là, c’est mon quotidien. Au moment où j’étudiais à l’ESSCA, je ne m’en rendais pas compte, je ne savais pas que ça m’apportait tout ça. Je m’en rends compte aujourd’hui, où effectivement j’utilise ces compétences au quotidien.

 

Non, rien de rien,... je ne regrette rien !

Et puis la dernière chose, c’est que l’ESSCA m’a apporté une idée de l’entreprise. C’est un petit plus. Longtemps, nous avons été cantonnés à notre cockpit et donc nous ne prenions pas en compte les clients. C’étaient des passagers. Aujourd’hui, nous avons des clients, donc on a cet aspect commercial qui s’est développé.

Et je sais pourquoi l’on doit diminuer les coûts dans une entreprise. Alors, ça paraît dingue de dire ça, mais c’est vrai que notre métier est en constante évolution et cela fait partie maintenant de notre travail.

L’ESSCA, c’est pour la vie, c’est ce que j’ai lu, mes c’est vrai. J’ai gardé un groupe de copines, et des relations avec d’autres personnes, et l’on se voit depuis 20 ans, on passe nos vacances ensemble. Et puis c’est un soutien fort dans plein de moments, on s’aide, c’est vraiment important ».




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