René POURRIAS

 

 

René POURRIAS, né le 21 avril 1918 à Angers, est titulaire d’un Baccalauréat littéraire et d’un Certificat de mathématiques générales lorsqu’il entre en fonctions à l’École en octobre 1949. Il y restera Directeur des Études jusqu’en juillet 1967.  Francis PICHARD (promo 1954) se souvient avec émotion de l’Abbé POURRIAS : « De par son influence, il a donné une vraie crédibilité à l’ESSCA. Le Directeur, Monsieur COCARD (1952/67), et lui formaient une vraie équipe, un tandem. »

C’était bien l’opinion du responsable de l’Établissement, qui lui rendait un hommage appuyé dans un discours prononcé pour célébrer ses cinq années de Direction devant les autorités de l’UCO : « L’École a franchi des caps très difficiles (...) grâce (...) à l’excellente et amicale collaboration que j’ai trouvée auprès de l’Abbé POURRIAS »

Francis PICHARD rappelle également que ce dernier « avait inauguré un cours très novateur intitulé « la morale dans les affaires », on parlerait maintenant d’éthique. »

Pour Jacqueline COUPIN (promo 1962) « c’était un Directeur intelligent, sévère mais juste. »

« L’Abbé » ou « Poupou » comme l’avaient surnommé affectueusement plusieurs générations de promotions était un entraîneur, certes un meneur d’hommes, mais avant tout un catalyseur, et en cela un vrai pédagogue. Son objectif consistait à faire ressortir le meilleur en chacun. Il tâchait de mettre constamment les étudiants en situation de démontrer à leurs yeux autant qu’à ceux des autres, de quoi ils étaient capables. La promo Gaston BERGER (1962/65) partage cette analyse : « Il nous amenait à découvrir en nous des richesses insoupçonnées. »

Promoteur de la réalisation personnelle par le travail en équipe, il savait mettre sur pieds des projets concrets dont la réussite palpable revêtait un caractère initiatique indéniable pour les futurs diplômés.

 

À cet effet, il a créé la Revue « RYTHME » dont il supervisait très largement le contenu, en élaborant la thématique et en participant personnellement à chaque livraison avec de nombreux articles. La promo Jacques CARTIER (1956/59) a tenu à lui exprimer sa gratitude dans le premier numéro de 1959 : « C’est peu de dire qu’instigateur de cette revue, sans lui, elle n’aurait jamais vu le jour. La structure, le rythme de (cette publication) sont un peu son œuvre et nous lui devons beaucoup plus encore : c’est à sa présence, à ses conseils multiples d’objet et de forme que nous devons d’avoir essayé, continué et réussi (...). »

L’Abbé POURRIAS, de par son tempérament complexe, se plaisait à conjuguer les deux dimensions apparemment inconciliables de la tradition et de l’innovation.

Son action visait, c’est certain, à restaurer la primauté de l’homme dans un système qui tend à lui échapper : « l’homme est centre et valeur suprême dans ce monde temporel qu’il veut à son service. L’homme si bien scruté, analysé, désossé dans ses profondeurs biologiques, psychologiques ou sociales, et pourtant si mystérieux et déroutant pour les plus savants (...). »

Mais c’était également un esprit curieux et pragmatique, soucieux de prospective et d’adaptations professionnelles, grâce aux techniques de pointe et aux avancées scientifiques. La Promotion La Pérouse (1959/60) en témoigne : « Notre Directeur des Études est un pédagogue épris de méthodes actives. Il fait venir des consultants issus de grands cabinets parisiens pour des journées de travail en groupe, consacrées à l’organisation des sociétés, à l’étude de cas concrets ... Nous transpirons pour écrire des schémas de principe de circulation de documents, nous nous lançons dans une vaste enquête sur l’avenir du Grand Angers, nous nous initions à l’informatique des cartes perforées. Pour nous, l’avenir a un nom : IBM 1401 ! »

Témoignage de l’attachement qu’il avait su susciter, à son départ, les élèves se cotiseront pour lui offrir... une automobile !